Vu par Raymond Ménard

M. Raymond Ménard
Ici est confié le soin de dire à Raymond Ménard, journaliste émérite des régions du Centre et de la Normandie, dont le coup de plume est si précieux que cette rubrique lui appartient depuis quatre ans désormais, en pleine et entière liberté. Ici donc nous publions les chroniques qu’il nous a livrées en homme tranquille, selon son envie et sa disponibilité. Quels que soient ses avis, humeurs, appréciations ou critiques, cela va de soi…

 


L’âge de raison

Voici donc le septième rendez-vous,
Mais oui monsieur, mais oui madame,
Avec son tout nouveau programme
Qui va ensoleiller ce mois d’août.

La vache a quitté son pré
Et le caribou sa forêt,
Pour la septième fois consécutive,
Afin de l’Avre suivre la rive.

Car aucun des deux, foi d’animal,
Ne saurait être privé de festival.
Ils veulent au contraire savourer
De la vie les bons côtés.

Voici des chants, du rire et du ciné.
Mais avant d’ouvrir la porte à la gaieté,
Laissez couler sur nos joues les eaux
Des larmes pleines de tendresse
Pour la maman d’Anne Belzeaux,
Notre amie qui, avec délicatesse,
S’en est allée sur la pointe des pieds,
Discrète, comme elle avait toujours vécu,
Un livre à la main, enseignant les vertus
De l’éducation aux nombreux gamins
Qui passèrent avec bonheur dans ses mains.
Merci Jacqueline, merci pour nous, pour eux,
D’avoir fait de ces enfants des messieurs.

 

Le retour de Moloch

Il appartint au premier groupe qui porta sur les fonts baptismaux la Vache et le Caribou. Pendant plusieurs années, il s’ensuivit, à moult reprises, une collaboration avec le Festival franco-québécois. L’an dernier, il avait cédé la place d’illustrateur à Nicole Cholley.
Talentueux fan des petits Mickeys, le Vernolien Michel Clatigny, devenu Moloch et cultivant avec art le dessin et l’humour, se fit rapidement une réputation d’auteur sulfureux en publiant, dès 1984, un traité de sexologie des plus sérieux, illustré de personnages bien vivants et drôles, sujet tabou né sous le double contrôle d’un papa médecin-chef à l’hôpital local et du Dr Patrick Dahan qui cosigna l’œuvre. Dès sa sortie, la publication fut attaquée par l’église, les défenseurs de la famille et les bien-pensants. À peine l’avaient-ils eu en main qu’ils voulurent mettre à l’index cet ouvrage… majeur.
Trois ans plus tard, en 1987, cette brochure intelligente mais peut-être dérangeante était reprise. Elle fut à nouveau montrée du doigt. Et même retirée de la circulation. Pourtant elle avait été réalisée à la demande de la très sérieuse Mutualité Française sur des textes du Dr Louis-Dominique Lachiver, attaché de consultations M.S.T. à l’hôpital Saint-Louis de Paris.
Pour la petite histoire, rappelons que Moloch frôla l’excommunication et déclencha les foudres de Mgr Julien, évêque de Rennes à l’époque. Persévérant, notre Vernolien ne se découragea pas et signa, dans la même veine, de multiples livres, passant du scénario au dessin. Il produisit dans la foulée, de façon pédagogique et toujours saupoudrée d’humour, la montée au filet du tennis, le parcours troué du golf, la poussée dollareuse de la monnaie, l’humour anglais du bridge, le côté préventif de la médecine. Il fut aussi l’auteur de révélations historiques et d’adaptations telles les aventures des personnages de « La Brigade mondaine » ou celles de Minacula, le cousin raté de Dracula, et de bien d’autres encore qui vinrent ainsi grossir sa production.
Par chance Moloch n’oublia jamais ses racines vernoliennes et, à l’occasion, il continue de « portraitiser » la Vache et le Caribou pour afficher ou programmer l’événement. Et ceci pour notre gourmand plaisir.

Moloch à la manière de… Moloch vu par Raymond Ménard (1985).



Acadie, mon cher pays

Le coup d’envoi du 7ᵉ Festival de la Vache et du Caribou a été donné, jeudi 11 août, au cinéma Le Trianon, avec une conférence consacrée à l’histoire de l’Acadie. Une magistrale présentation de ce pays francophone perdu à l’est du Canada, ainsi qu’un bel exemple de l’amour que tout homme digne de ce nom devrait porter au pays qui l’a vu naître. Un amour fait de reconnaissance mais aussi de partage avec tous les autres, frères de la même planète.
C’est une enseignante acadienne, Nicole Savoie, assistée pour la technique de projection par Christine Morton, qui conta cet attachant récit. De l’arrivée des 79 pionniers français venus de leur lointain pays en 1604, et bientôt décimés par le scorbut, jusqu’au congrès Beausoleil en 1986, elle sut trouver les mots justes et montrer la profondeur de ses sentiments pour faire découvrir avec passion les richesses fraternelles de son pays.
Premier voyage en France, première conférence, elle captiva le public séduit par la foi en l’homme de cette population attachée à sa neutralité, amie des Indiens et qui connut pourtant de la part des Anglais, rivaux des Français, la douleur de la déportation. Mais une population suffisamment fière pour avoir choisi le drapeau tricolore de la France avec, pointée dans le bleu, l’étoile d’or (ou Stella Maris) qui guide les pêcheurs. Fière aussi pour écrire dans ces douloureux moments l’une des plus belles chansons d’amour qui existe : évangéline, que la salle recueillie écouta, chantée par Annie Blanchard.

Nicole Savoie (à droite), Christine Morton (au centre) et Ian, son mari.

*

Amitié et deuil : un mariage difficile

À l’issue de la conférence sur l’Acadie, le Nouveau-Brunswick et Miramichi, le cinéma Le Trianon présentait jeudi soir, dans la foulée, le film des frères Guillaume et Stéphane Malandrin, deux réalisateurs belges, auteurs d’une comédie musicale passablement déjantée et frisant bruyamment, à plusieurs reprises, le mauvais goût. Si les décors, dont la plupart sont tournés au Canada, offrent un intérêt non négligeable, le sujet qui tient plus de la fiction que de la réalité suit un itinéraire imprévisible par ses méandres et ses conséquences.
Un groupe d’amis quadragénaires, musiciens noyés par la bière, nimbés par la drogue et au bout de leurs rêves usés et sans espoirs, laissent l’un des leurs, au cours d’une soirée-java dans la nuit d’une tournée morbide, seul dans leur véhicule. Le solitaire est retrouvé mort au fin fond d’un fossé.
Dès lors, commence un trajet macabre ; les amis se sentant un peu coupables veulent rester unis autour des cendres de leur copain. Ils découvrent alors que leur situation est bien difficilement gérable.
À l’issue de la projection, les avis étaient partagés. Ce film sonore apparut finalement comme une histoire basée sur beaucoup de bruit pour pas grand-chose.


Quand le Caribou vole

Chignon haut perché et barbe rasante pour lui, caraco sombre et blanc, leggins ébène et robe noire rigide, chapeau semi-claque pour elle, Yoan Giansetto et Ninon Moreau ont uni leurs virtuosités pour suivre de concert les chansons cueillies sur les chemins de Montréal à Paris.
Le vendredi 12 août, s’appuyant avec talent sur les caresses de leurs instruments, violon et guitare pour Ninon, flûte traversière et guitare pour Yoan, les deux artistes ont su avec poésie, mais aussi raison logique, souligner les difficultés de la vie sur un univers à la fois folk et jazzy.
Il fallait tout l’humour commun de ce Québécois d’origine et de cette Française pour démontrer que le Caribou, même quand il prend son envol, sait rejoindre avec légèreté la chanson biologique et raisonnable, voire écologique, dans le partage de l’amitié.

Ninon et Yoan dans leur tour de chant.

*

Sandra Le Couteur : la fille de l’île au trésor

Le lendemain du lancement de la septième édition du festival, c’est en grande prêtresse de la chanson réaliste que Sandra Le Couteur vint sur scène pour, de sa voix solide et forte, entraîner le public à la découverte de son île de Miscou, surnommée « l’île au trésor ».
Vêtue d’une ample chasuble, accompagnée pour la première fois par l’excellent guitariste Christien Béliveau, elle suivit un itinéraire qui la mena de la capitale Caraquet à son phare qui domine l’île de Miscou. Profondément attachée à sa terre, alternant chants et récits, la fille du traversier (bateau reliant les deux rives du fleuve) sut mettre en relief toute l’authenticité de ces enfants de pêcheurs durs à la besogne.
Elle servit de guide passionnée, contant l’histoire chantée des villes : Tracadie, Shippagan (port des neiges), Miramichi, cités souvent perdues de cette contrée conquise à l’est du pays dans de rudes conditions, mais qui ont gardé la langue française comme lien d’origine.
Et lorsque Sandra Le Couteur renonça à l’accompagnement pour interpréter a capella l’incontournable chanson évangéline ou les succès de Charles Aznavour, l’assistance remuée retrouva soudain la sérénité de l’église à l’heure de l’office.

Sandra Le Couteur accompagnée, pour la première fois, par le talentueux Christien Béliveau.



Belles et rebelles

La soirée chantante et dansante du samedi 13 août fut celle de deux artistes d’exception. Deux Québécoises séduisantes dans leur art.
Tout d’abord Valérie Pichon, violoniste internationale au cheveu couleur moisson qui, pendant près de trois heures, ravit et séduisit la salle des fêtes par toutes les facettes de son talent. À sa virtuosité de violoniste, elle ajoute avec simplicité l’éclat d’une guitariste agile ou d’une violoncelliste irréprochable. Mais cette sympathique dame de scène révéla, par sa voix et son adresse à la podorythmie, toute l’étendue de son talent.
Carolyne Jomphe, chanteuse, aussi rousse que Valérie est blonde, ce qui lui vaut d’être surnommée « la tornade rouge », démontra avec une énergie insoupçonnable la puissance de sa voix et sa complexité dans les notes tricotées sur toute la gamme. Les deux artistes, aussi volontaires l’une que l’autre, indomptables, bénéficièrent de l’accompagnement subtil de deux guitaristes de talent, Gerry Boudreau et Terry Bradford, duo d’expérience qui sut mettre en valeur les vedettes féminines de cette soirée.

Valérie Pichon et Terry Bradford en première partie du spectacle.
En seconde partie de soirée, Valérie Pichon et Carolyne Jomphe, « la tornade rouge ».



Pied’s’trad : la tournée sonore du Grand-Ouest

Trio masculin imprégné des rythmes musicaux caractéristiques de l’Ouest migrant mais toujours accroché à ses origines, Pied’s’trad a invité, le dimanche 14 août, à la salle des fêtes locale, le public à un voyage musical rythmé. Tout ce passé en notes, recueilli en Bretagne, Irlande, Acadie, Poitou-Charentes et Normandie, sans oublier l’écosse, fut restitué avec virtuosité.
Josselin Chéri, spécialiste de la contrebasse et du chant à la tête de ce trio, et ses deux compères, Simon Leterrier (guitare, accordéon, podorythmie et chant) et Olivier Long (violon, podorythmie et chant), ont emporté l’auditoire ravi dans une croisière vers un passé musical resurgi des siècles engloutis.
Joie partagée, oubli du temps qui fuit, regard sur les facéties de la vie, rien ne fut négligé dans cette évocation sonore et dynamique à la grande satisfaction d’une salle conquise.

L’énergique trio Pied’s’trad.

*

Quand Albert Meslay pieds dans le plat

Invité du Festival franco-québécois, le maître ès calembours Albert Meslay fut, dimanche soir, l’excellent magicien attendu de la langue française. Avec l’autorité magistrale d’un professeur de conférence, il a placé ses touches de jeux d’esprit avec la précision chirurgicale d’un escrimeur. Surprenant par ses soudaines chutes de phrases, il révèle la contradiction des placements des mots de notre langue en tricotant ceux-ci avec la dextérité d’un professeur Nimbus ou la naïveté souhaitée d’un potache.
Costume sombre, maillot bleu et blanc évoquant ses origines bretonnes, il s’amuse avec sérieux, insistant avec plaisir sur des calembours qui auraient rendu jaloux le marquis de Bièvre. Pour réussir sa cuisine, il va chercher dans le jardin d’Alphonse Allais le piment hilarant du contre-pied, et recueille dans le tourbillon des raisonnements les aphorismes que n’aurait pas renié Grégoire Lacroix.
L’Histoire, l’actualité, vues dans le kaléidoscope d’Albert Meslay, deviennent des liqueurs que l’on déguste à petites gorgées. Les accords passés par nos grands-parents pour partir à la Grande Guerre, il faut bien reconnaître que ce n’était vraiment pas un bail honnête, dit-il avant de se retrancher. J’ai possédé deux chameaux travailleurs qui bossaient bien. Mais je dois reconnaître qu’il y en avait un qui me posait des problèmes avec ses congés hebdromadaires… J’avais un ami inuit qui présentait un défaut, il était bipolaire…
Ayant quitté « l’Albertmondialisme » pour s’intéresser à la délocalisation, l’artiste, pour le plaisir de son public, n’a pas hésité à puiser large dans son sac de sources d’inspiration : le tourisme sexuel à la campagne, le réchauffement de la planète, les problèmes de l’emploi. Et il s’emploie ainsi à donner à la vie une raison de plus de l’aimer avec un double plaisir.

Albert Meslay n’hésite pas à pointer du doigt les discordances de la vie.



Du chant des casseroles à l’honneur des cuisinières

Il est une coutume en Acadie qui consiste à manifester sa joie les jours de fête par un grand défilé. Ce jour-là, on prend tout ce qui peut servir de tambour, et à l’aide d’une spatule ou d’une règle de bois on frappe sur les casseroles pour faire le plus grand bruit et traduire ainsi son état de liesse. Ce rite prend toute son ampleur le 15 août de chaque année, car ce jour est consacré à la fête nationale acadienne. Les Vernoliens d’Adbstar et leurs invités du festival ne pouvaient donc pas ne pas manifester leur grande joie de façon bruyante par ce traditionnel « Tintamarre ».
Parti de la Gueule d’Enfer où l’incontournable brocante du quartier Notre-Dame se tient chaque année, un défilé sonore et coloré s’est élancé à midi et au pas de chasseurs. Saluée par de nombreux spectateurs, cette procession à laquelle participaient plusieurs élus dont le maire, Yves-Marie Rivemale, rejoignit l’hôtel de ville. Là, un échange de paroles aimables ponctué de remises de cadeaux traduisit la chaleur de la réception.
Tour à tour le premier édile, Fabien Perucca le président d’Adbstar, Nicole Savoie et Jean Dallaporta au nom de la délégation acadienne exprimèrent leur satisfaction de ces échanges réussis et chaleureux.
Cette réunion fut aussi l’occasion de saluer et mettre à l’honneur la section féminine des cuisinières qui, tout au long de ce festival, a travaillé avec talent à la réalisation des repas de chaque soir. Patricia Crignon, Catherine Delporte, éliane Dupuis, Colette Lhommet et Michèle Thouin ont été applaudies et saluées par l’ensemble des participants.
Cette rencontre, placée sous le signe du respect et de l’estime de chacun, fut aussi l’occasion pour Nicole Savoie de rendre hommage à Anne Belzeaux, sa consœur vernolienne, frappée par un deuil cruel, qui depuis plus d’un an a préparé avec elle la venue de la troupe acadienne Lalarmalœil qui se produisait le soir même à la salle des fêtes.

À l’hôtel de ville, Christine Morton, Nicole Savoie, Anne Belzeaux, le maire Yves-Marie Rivemale et Jean Dallaporta se réjouissent de l’œuvre accomplie.
Souvent à la tâche, les talentueuses cuisinières ont été mises à l’honneur.



Le Choix :
une pièce à la Francis Weber

Venue de Miramichi et participant pour la première fois au festival de la Vache et du Caribou après avoir joué à Courseulles-sur-Mer, la joyeuse troupe Lalarmalœil s’est produite, à la salle des fêtes, pour conclure le festival vernolien.
Au programme Le Choix, une comédie québécoise de Stéphanie Gauthier. Une pièce hilarante et qui pourrait se classer volontiers dans la voie tracée par Francis Weber avec La Chèvre ou Le Dîner des cons. Le sujet est d’ailleurs voisin du succès porté au cinéma par Thierry Lhermitte et le regretté Jacques Villeret.
évitant les difficultés d’une langue chargée par ses accents et ses expressions anciennes, les sept acteurs s’appliquèrent à répandre leur bonne humeur pour mieux la partager. Cette comédie, menée avec allant par les amis de Nicole Savoie et son mari Jean-Yves, Jean Dallaporta, Christine Morton et toute la troupe, avait été mise en scène par Alain Saint-Arnaud, l’un des descendants de Paul Bertrand, né et baptisé à Verneuil le 27 novembre 1661 et qui s’exila outre-Atlantique, aux alentours de 1693, pour combattre les Iroquois en Nouvelle-France. Alain fait partie des cent mille descendants de ce pionnier qui participa à la survivance du Québec.
Pendant ce festival, Alain Saint-Arnaud est venu sur les bords de l’Avre accompagné de sa maman et a revu avec plaisir ce coin de France où ses racines sont profondément ancrées.

Le couple Savoie, en pleine réplique (photo de Jean-Pierre Thouin).
La bonne humeur de la troupe Lalarmalœil, satisfaite de l’accueil réservé à sa pièce (photo de Jean-Pierre Thouin).


Catastrophe inoubliable

Le temps gomme la mémoire et les souvenirs s’effacent. Pourtant il est des événements si douloureux par leur violence que les déchirures qu’ils provoquent inscrivent des cicatrices tellement profondes dans le cœur des hommes que beaucoup ne peuvent les oublier.
Ainsi, soixante-douze ans après, jour pour jour, le 17 août, Adbstar s’est souvenu du drame qui secoua la ville de Verneuil, cinq jours avant sa libération : l’arrestation de cinq résistants locaux et d’un parachutiste canadien, Hector Sylvestre. Les six hommes furent fusillés par l’occupant, dans le parc situé derrière la mairie.
Une délégation de fidèles, ce matin-là, s’est inclinée sur la sépulture de ce Canadien originaire de l’Ontario, comme elle l’avait fait quatre jours plus tôt pour l’autre épisode aussi douloureux du 13 août 1944. Cette nuit-là, un Halifax et son équipage étaient abattus par la D.C.A., aux portes de la ville. Parmi ces héros, le Canadien Donald William Dufton, lui aussi originaire de l’Ontario.
Symbole que le souvenir a encore de solides racines, ce mercredi 17 août, c’est un Vernolien d’origine, habitant aujourd’hui à Saint-Ouen-d’Attez, Philippe Thouin, qui déposa, au cimetière local, la gerbe d’amitié sur la tombe d’Hector Sylvestre, à l’ombre d’un trio de drapeaux.

Sur la sépulture d’Hector Sylvestre, Philippe Thouin dépose la gerbe du souvenir en présence de sa maman Michèle et de René Dupuis, membres actifs d’Adbstar (photo de Jean-Pierre Thouin).



Derrière le rideau

Paradoxalement, quand le rideau tombe au terme d’une manifestation, il s’ouvre aussitôt sur le constat du bilan. Le festival de la Vache et du Caribou n’échappe pas à la règle. Le jeudi 18 août, lorsque le très beau film noir et blanc du Canadien François Delisle, projeté au Trianon, sonna la fin de cette septième édition, les responsables de cette version nouvelle plus concentrée et plus condensée leur fit lâcher le double soupir du soulagement et de la satisfaction d’avoir mené à bien cette nouvelle opération.
Cette dernière version a présenté en effet bien des anecdotes riches. Le programme déjà fut varié, apportant sa touche d’originalité. Ce qui ne l’empêcha pas de garder la qualité. Ce programme, le festival le doit à Jacqueline Khérian qui fut attentive, appareil photo en main, à chasser des séquences révélatrices où hommes et femmes eurent des places de choix. Humour et bonne humeur se conjuguèrent tout au long de cette semaine active.

Jacqueline Khérian à l’affût…
Le plus Marseillais des Acadiens, Jean Dallaporta, multiplia les actions teintées de sourires : acteur de la troupe Lalarmaloeil, homme-sandwich avec le Tintamarre, joyeux drille avec son tea-shirt rébus « Kin Zoo » (15 août) pour saluer la fête nationale de l’Acadie, aiguilleur infatigable de chacune des étapes du festival qu’il prolongea chaque soir, par ses récits cuisinés au sel de l’humour, au domicile de Nicole Boucher, son hôtesse d’hébergement, fut longuement applaudi pour son énergie communicative.

En présence de Christine Morton et du maire Yves-Marie Rivemale, Jean Dallaporta met en valeur son tee-shirt national !
Fabien Perucca, l’homme qui reprit le flambeau d’Adbstar après la disparition du regretté étienne Dugué, et qui chaque année coordonne ce rendez-vous, fut lui aussi mis à l’honneur par ses amis acadiens. Toute la troupe, réunie sur scène à l’issue de la représentation du Choix, lui a offert l’unique tableau servant de décor à cette comédie, tableau réalisé par Christine Morton et dédicacé par l’ensemble de l’équipe.

Le président, Fabien Perucca, reçoit des mains de Christine Morton le tableau dédicacé par l’ensemble des comédiens.
Tous les Acadiens profitèrent de cet instant pour remercier très chaleureusement les bénévoles de l’association vernolienne pour leur accueil, en particulier leurs hébergeurs, les cuisinières, ceux qui jouèrent les taxis, notamment entre Verneuil, Courseulles et Paris, sans oublier l’équipe technique de la salle des fêtes (Michaël, Vincent et Élodie), ainsi que le maire et les élus, renouvelant leur reconnaissance déjà prononcée à l’hôtel de ville le matin même.

Sur le perron de l’hôtel de ville, la joie de la réussite unanime.
Nicole Savoie, pionnière de ces échanges qui n’avait encore jamais foulé le sol de France et qui, de plus, craint le vertige, a vécu une double première. Ayant découvert Paris et sa symbolique tour Eiffel, elle réussit la performance de monter jusqu’au troisième étage et de prendre une photo pour, à son retour, prouver son exploit à ses enfants.
Voilà, tous ces faits, ces anecdotes sont à ranger dans le livre aux souvenirs. Mais déjà, Fabien, son bureau, et ses amis d’Adbstar regardent dans la direction du huitième festival de la Vache et du Caribou.
Au revoir donc, merci à tous, et à l’année prochaine !

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