M. Raymond Ménard |
⁂
L’âge de raison
Voici donc le septième
rendez-vous,
Mais oui monsieur, mais oui
madame,
Avec son tout nouveau programme
Qui va ensoleiller ce mois d’août.
La vache a quitté son pré
Et le caribou sa forêt,
Pour la septième fois consécutive,
Afin de l’Avre suivre la rive.
Car aucun des deux, foi d’animal,
Ne saurait être privé de festival.
Ils veulent au contraire savourer
De la vie les bons côtés.
Voici des chants, du rire et du
ciné.
Mais avant d’ouvrir la porte à la
gaieté,
Laissez couler sur nos joues les
eaux
Des larmes pleines de tendresse
Pour la maman d’Anne Belzeaux,
Notre amie qui, avec délicatesse,
S’en est allée sur la pointe des
pieds,
Discrète, comme elle avait
toujours vécu,
Un livre à la main, enseignant les
vertus
De l’éducation aux nombreux gamins
Qui passèrent avec bonheur dans
ses mains.
Merci Jacqueline, merci pour nous,
pour eux,
D’avoir fait de ces enfants des
messieurs.
⁂
Le retour de Moloch
Il appartint au premier groupe qui
porta sur les fonts baptismaux la Vache et le Caribou. Pendant plusieurs
années, il s’ensuivit, à moult reprises, une collaboration avec le Festival
franco-québécois. L’an dernier, il avait cédé la place d’illustrateur à Nicole
Cholley.
Talentueux fan des petits Mickeys,
le Vernolien Michel Clatigny, devenu Moloch et cultivant avec art le dessin et
l’humour, se fit rapidement une réputation d’auteur sulfureux en publiant, dès
1984, un traité de sexologie des plus sérieux, illustré de personnages bien
vivants et drôles, sujet tabou né sous le double contrôle d’un papa
médecin-chef à l’hôpital local et du Dr Patrick Dahan qui cosigna l’œuvre. Dès
sa sortie, la publication fut attaquée par l’église,
les défenseurs de la famille et les bien-pensants. À peine l’avaient-ils eu en
main qu’ils voulurent mettre à l’index cet ouvrage… majeur.
Trois ans plus tard, en 1987,
cette brochure intelligente mais peut-être dérangeante était reprise. Elle fut
à nouveau montrée du doigt. Et même retirée de la circulation. Pourtant elle
avait été réalisée à la demande de la très sérieuse Mutualité Française sur des
textes du Dr Louis-Dominique Lachiver, attaché de consultations M.S.T. à
l’hôpital Saint-Louis de Paris.
Pour la petite histoire, rappelons
que Moloch frôla l’excommunication et déclencha les foudres de Mgr Julien,
évêque de Rennes à l’époque. Persévérant, notre Vernolien ne se découragea pas
et signa, dans la même veine, de multiples livres, passant du scénario au
dessin. Il produisit dans la foulée, de façon pédagogique et toujours
saupoudrée d’humour, la montée au filet du tennis, le parcours troué du golf,
la poussée dollareuse de la monnaie, l’humour anglais du bridge, le côté
préventif de la médecine. Il fut aussi l’auteur de révélations historiques et
d’adaptations telles les aventures des personnages de « La Brigade
mondaine » ou celles de Minacula, le cousin raté de Dracula, et de bien
d’autres encore qui vinrent ainsi grossir sa production.
Par chance Moloch n’oublia jamais
ses racines vernoliennes et, à l’occasion, il continue de
« portraitiser » la Vache et le Caribou pour afficher ou programmer
l’événement. Et ceci pour notre gourmand plaisir.
⁂
Acadie, mon cher pays
Le coup d’envoi du 7ᵉ Festival de
la Vache et du Caribou a été donné, jeudi 11 août, au cinéma Le Trianon, avec une
conférence consacrée à l’histoire de l’Acadie. Une magistrale présentation de
ce pays francophone perdu à l’est du Canada, ainsi qu’un bel exemple de l’amour
que tout homme digne de ce nom devrait porter au pays qui l’a vu naître. Un
amour fait de reconnaissance mais aussi de partage avec tous les autres, frères
de la même planète.
C’est une enseignante acadienne,
Nicole Savoie, assistée pour la technique de projection par Christine Morton,
qui conta cet attachant récit. De l’arrivée des 79 pionniers français venus de
leur lointain pays en 1604, et bientôt décimés par le scorbut, jusqu’au congrès
Beausoleil en 1986, elle sut trouver les mots justes et montrer la profondeur
de ses sentiments pour faire découvrir avec passion les richesses fraternelles
de son pays.
Premier voyage en France, première
conférence, elle captiva le public séduit par la foi en l’homme de cette population
attachée à sa neutralité, amie des Indiens et qui connut pourtant de la part
des Anglais, rivaux des Français, la douleur de la déportation. Mais une
population suffisamment fière pour avoir choisi le drapeau tricolore de la
France avec, pointée dans le bleu, l’étoile d’or (ou Stella Maris) qui guide les pêcheurs. Fière
aussi pour écrire dans ces douloureux moments l’une des plus belles chansons
d’amour qui existe : évangéline, que la salle recueillie écouta, chantée par
Annie Blanchard.
*
Amitié et
deuil : un mariage difficile
À l’issue de la conférence sur
l’Acadie, le Nouveau-Brunswick et Miramichi, le cinéma Le Trianon présentait jeudi
soir, dans la foulée, le film des frères Guillaume et Stéphane Malandrin, deux
réalisateurs belges, auteurs d’une comédie musicale passablement déjantée et
frisant bruyamment, à plusieurs reprises, le mauvais goût. Si les décors, dont
la plupart sont tournés au Canada, offrent un intérêt non négligeable, le sujet
qui tient plus de la fiction que de la réalité suit un itinéraire imprévisible
par ses méandres et ses conséquences.
Un groupe d’amis quadragénaires,
musiciens noyés par la bière, nimbés par la drogue et au bout de leurs rêves
usés et sans espoirs, laissent l’un des leurs, au cours d’une soirée-java dans
la nuit d’une tournée morbide, seul dans leur véhicule. Le solitaire est
retrouvé mort au fin fond d’un fossé.
Dès lors, commence un trajet
macabre ; les amis se sentant un peu coupables veulent rester unis autour
des cendres de leur copain. Ils découvrent alors que leur situation est bien
difficilement gérable.
À l’issue de la projection, les
avis étaient partagés. Ce film sonore apparut finalement comme une histoire
basée sur beaucoup de bruit pour pas grand-chose.
⁂
Quand le Caribou vole
Chignon haut perché et barbe
rasante pour lui, caraco sombre et blanc, leggins ébène et robe noire rigide,
chapeau semi-claque pour elle, Yoan Giansetto et Ninon Moreau ont uni leurs
virtuosités pour suivre de concert les chansons cueillies sur les chemins de
Montréal à Paris.
Le vendredi 12 août, s’appuyant
avec talent sur les caresses de leurs instruments, violon et guitare pour
Ninon, flûte traversière et guitare pour Yoan, les deux artistes ont su avec
poésie, mais aussi raison logique, souligner les difficultés de la vie sur un
univers à la fois folk et jazzy.
Il fallait tout l’humour commun de
ce Québécois d’origine et de cette Française pour démontrer que le Caribou,
même quand il prend son envol, sait rejoindre avec légèreté la chanson
biologique et raisonnable, voire écologique, dans le partage de l’amitié.
*
Sandra Le
Couteur : la fille de l’île au trésor
Le lendemain du lancement de la
septième édition du festival, c’est en grande prêtresse de la chanson réaliste
que Sandra Le Couteur vint sur scène pour, de sa voix solide et forte,
entraîner le public à la découverte de son île de Miscou, surnommée
« l’île au trésor ».
Vêtue d’une ample chasuble,
accompagnée pour la première fois par l’excellent guitariste Christien
Béliveau, elle suivit un itinéraire qui la mena de la capitale Caraquet à son
phare qui domine l’île de Miscou. Profondément attachée à sa terre, alternant
chants et récits, la fille du traversier (bateau reliant les deux rives du
fleuve) sut mettre en relief toute l’authenticité de ces enfants de pêcheurs
durs à la besogne.
Elle servit de guide passionnée,
contant l’histoire chantée des villes : Tracadie, Shippagan (port des
neiges), Miramichi, cités souvent perdues de cette contrée conquise à l’est du
pays dans de rudes conditions, mais qui ont gardé la langue française comme
lien d’origine.
Et lorsque Sandra Le Couteur
renonça à l’accompagnement pour interpréter a capella l’incontournable chanson évangéline ou les succès de Charles
Aznavour, l’assistance remuée retrouva soudain la sérénité de l’église à
l’heure de l’office.
⁂
Belles et rebelles
La soirée chantante et dansante du samedi 13 août
fut celle de deux artistes d’exception. Deux Québécoises séduisantes dans leur
art.
Tout d’abord Valérie Pichon, violoniste
internationale au cheveu couleur moisson qui, pendant près de trois heures,
ravit et séduisit la salle des fêtes par toutes les facettes de son talent. À
sa virtuosité de violoniste, elle ajoute avec simplicité l’éclat d’une
guitariste agile ou d’une violoncelliste irréprochable. Mais cette sympathique
dame de scène révéla, par sa voix et son adresse à la podorythmie, toute
l’étendue de son talent.
Carolyne Jomphe, chanteuse, aussi
rousse que Valérie est blonde, ce qui lui vaut d’être surnommée « la tornade
rouge », démontra avec une énergie insoupçonnable la puissance de sa voix
et sa complexité dans les notes tricotées sur toute la gamme. Les deux
artistes, aussi volontaires l’une que l’autre, indomptables, bénéficièrent de
l’accompagnement subtil de deux guitaristes de talent, Gerry Boudreau et Terry
Bradford, duo d’expérience qui sut mettre en valeur les vedettes féminines de
cette soirée.
Valérie Pichon et Terry Bradford en première partie du spectacle. |
En seconde partie de soirée, Valérie Pichon et Carolyne Jomphe, « la tornade rouge ». |
⁂
Pied’s’trad : la tournée sonore du
Grand-Ouest
Trio masculin imprégné des rythmes musicaux
caractéristiques de l’Ouest migrant mais toujours accroché à ses origines,
Pied’s’trad a invité, le dimanche 14 août, à la salle des fêtes locale, le
public à un voyage musical rythmé. Tout ce passé en notes, recueilli en
Bretagne, Irlande, Acadie, Poitou-Charentes et Normandie, sans oublier l’écosse, fut restitué avec virtuosité.
Josselin Chéri, spécialiste de la contrebasse et du
chant à la tête de ce trio, et ses deux compères, Simon Leterrier (guitare,
accordéon, podorythmie et chant) et Olivier Long (violon, podorythmie et
chant), ont emporté l’auditoire ravi dans une croisière vers un passé musical
resurgi des siècles engloutis.
Joie partagée, oubli du temps qui
fuit, regard sur les facéties de la vie, rien ne fut négligé dans cette
évocation sonore et dynamique à la grande satisfaction d’une salle conquise.
*
Quand Albert Meslay pieds dans le plat
Invité du Festival franco-québécois, le maître ès
calembours Albert Meslay fut, dimanche soir, l’excellent magicien attendu de la
langue française. Avec l’autorité magistrale d’un professeur de conférence, il
a placé ses touches de jeux d’esprit avec la précision chirurgicale d’un
escrimeur. Surprenant par ses soudaines chutes de phrases, il révèle la
contradiction des placements des mots de notre langue en tricotant ceux-ci avec
la dextérité d’un professeur Nimbus ou la naïveté souhaitée d’un potache.
Costume sombre, maillot bleu et blanc évoquant ses
origines bretonnes, il s’amuse avec sérieux, insistant avec plaisir sur des
calembours qui auraient rendu jaloux le marquis de Bièvre. Pour réussir sa
cuisine, il va chercher dans le jardin d’Alphonse Allais le piment hilarant du
contre-pied, et recueille dans le tourbillon des raisonnements les aphorismes
que n’aurait pas renié Grégoire Lacroix.
L’Histoire, l’actualité, vues dans le kaléidoscope
d’Albert Meslay, deviennent des liqueurs que l’on déguste à petites gorgées. Les
accords passés par nos grands-parents pour partir à la Grande Guerre, il faut
bien reconnaître que ce n’était vraiment pas un bail honnête, dit-il avant de se retrancher. J’ai possédé deux
chameaux travailleurs qui bossaient bien. Mais je dois reconnaître qu’il y en
avait un qui me posait des problèmes avec ses congés hebdromadaires… J’avais un
ami inuit qui présentait un défaut, il était bipolaire…
Ayant quitté « l’Albertmondialisme » pour s’intéresser à la délocalisation,
l’artiste, pour
le plaisir de son public, n’a pas hésité à puiser large dans son sac de sources
d’inspiration : le tourisme sexuel à la campagne, le réchauffement de
la planète, les problèmes de l’emploi. Et il s’emploie ainsi à donner à la vie une raison de plus
de l’aimer avec un double plaisir.
⁂
Du chant des casseroles à l’honneur des
cuisinières
Il est une coutume en Acadie qui consiste à
manifester sa joie les jours de fête par un grand défilé. Ce jour-là, on prend
tout ce qui peut servir de tambour, et à l’aide d’une spatule ou d’une règle de
bois on frappe sur les casseroles pour faire le plus grand bruit et traduire
ainsi son état de liesse. Ce rite prend toute son ampleur le 15 août de chaque
année, car ce jour est consacré à la fête nationale acadienne. Les Vernoliens
d’Adbstar et leurs invités du festival ne pouvaient donc pas ne pas manifester
leur grande joie de façon bruyante par ce traditionnel « Tintamarre ».
Parti de la Gueule d’Enfer où l’incontournable
brocante du quartier Notre-Dame se tient chaque année, un défilé sonore et
coloré s’est élancé à midi et au pas de chasseurs. Saluée par de nombreux
spectateurs, cette procession à laquelle participaient plusieurs élus dont le
maire, Yves-Marie Rivemale, rejoignit l’hôtel de ville. Là, un échange de
paroles aimables ponctué de remises de cadeaux traduisit la chaleur de la
réception.
Tour à tour le premier édile, Fabien Perucca le
président d’Adbstar, Nicole Savoie et Jean Dallaporta au nom de la délégation
acadienne exprimèrent leur satisfaction de ces échanges réussis et chaleureux.
Cette réunion fut aussi l’occasion de saluer et
mettre à l’honneur la section féminine des cuisinières qui, tout au long de ce
festival, a travaillé avec talent à la réalisation des repas de chaque soir.
Patricia Crignon, Catherine Delporte, éliane
Dupuis, Colette Lhommet et Michèle Thouin ont été applaudies et saluées par
l’ensemble des participants.
Cette rencontre, placée sous le signe du respect et
de l’estime de chacun, fut aussi l’occasion pour Nicole Savoie de rendre
hommage à Anne Belzeaux, sa consœur vernolienne, frappée par un deuil cruel,
qui depuis plus d’un an a préparé avec elle la venue de la troupe acadienne
Lalarmalœil qui se produisait le soir même à la salle des fêtes.
À l’hôtel de ville, Christine Morton, Nicole Savoie, Anne Belzeaux, le maire Yves-Marie Rivemale et Jean Dallaporta se réjouissent de l’œuvre accomplie. |
⁂
Le Choix :
une pièce à la Francis Weber
Venue de Miramichi et participant pour la première
fois au festival de la Vache et du Caribou après avoir joué à
Courseulles-sur-Mer, la joyeuse troupe Lalarmalœil s’est produite, à la salle
des fêtes, pour conclure le festival vernolien.
Au programme Le Choix, une comédie québécoise de
Stéphanie Gauthier. Une pièce hilarante et qui pourrait se classer volontiers
dans la voie tracée par Francis Weber avec La Chèvre ou Le Dîner des cons. Le sujet est d’ailleurs voisin
du succès porté au cinéma par Thierry Lhermitte et le regretté Jacques
Villeret.
évitant les difficultés d’une
langue chargée par ses accents et ses expressions anciennes, les sept acteurs
s’appliquèrent à répandre leur bonne humeur pour mieux la partager. Cette
comédie, menée avec allant par les amis de Nicole Savoie et son mari Jean-Yves, Jean
Dallaporta, Christine Morton et toute la troupe, avait été mise en scène par
Alain Saint-Arnaud, l’un des descendants de Paul Bertrand, né et baptisé à
Verneuil le 27 novembre 1661 et qui s’exila outre-Atlantique, aux alentours de
1693, pour combattre les Iroquois en Nouvelle-France. Alain fait partie des
cent mille descendants de ce pionnier qui participa à la survivance du Québec.
Pendant ce festival, Alain Saint-Arnaud est venu
sur les bords de l’Avre accompagné de sa maman et a revu avec plaisir ce coin
de France où ses racines sont profondément ancrées.
La bonne humeur de la troupe Lalarmalœil, satisfaite de l’accueil réservé à sa pièce (photo de Jean-Pierre Thouin). |
⁂
Catastrophe inoubliable
Le temps gomme la mémoire et les souvenirs
s’effacent. Pourtant il est des événements si douloureux par leur violence que
les déchirures qu’ils provoquent inscrivent des cicatrices tellement profondes
dans le cœur des hommes que beaucoup ne peuvent les oublier.
Ainsi, soixante-douze ans après, jour pour jour, le
17 août, Adbstar s’est souvenu du drame qui secoua la ville de Verneuil, cinq
jours avant sa libération : l’arrestation de cinq résistants locaux et
d’un parachutiste canadien, Hector Sylvestre. Les six hommes furent fusillés
par l’occupant, dans le parc situé derrière la mairie.
Une délégation de fidèles, ce matin-là, s’est
inclinée sur la sépulture de ce Canadien originaire de l’Ontario, comme elle
l’avait fait quatre jours plus tôt pour l’autre épisode aussi douloureux du 13
août 1944. Cette nuit-là, un Halifax et son équipage étaient abattus par la
D.C.A., aux portes de la ville. Parmi ces héros, le Canadien Donald William
Dufton, lui aussi originaire de l’Ontario.
Symbole que le souvenir a encore de solides
racines, ce mercredi 17 août, c’est un Vernolien d’origine, habitant
aujourd’hui à Saint-Ouen-d’Attez, Philippe Thouin, qui déposa, au cimetière
local, la gerbe d’amitié sur la tombe d’Hector Sylvestre, à l’ombre d’un trio
de drapeaux.
Sur la sépulture d’Hector Sylvestre, Philippe Thouin dépose la gerbe du souvenir en présence de sa maman Michèle et de René Dupuis, membres actifs d’Adbstar (photo de Jean-Pierre Thouin). |
⁂
Derrière le rideau
Paradoxalement, quand le rideau
tombe au terme d’une manifestation, il s’ouvre aussitôt sur le constat du
bilan. Le festival de la Vache et du Caribou n’échappe pas à la règle. Le jeudi
18 août, lorsque le très beau film noir et blanc du Canadien François Delisle,
projeté au Trianon, sonna la fin de cette septième édition, les responsables de
cette version nouvelle plus concentrée et plus condensée leur fit lâcher le
double soupir du soulagement et de la satisfaction d’avoir mené à bien cette
nouvelle opération.
Cette dernière version a présenté
en effet bien des anecdotes riches. Le programme déjà fut varié, apportant sa
touche d’originalité. Ce qui ne l’empêcha pas de garder la qualité. Ce
programme, le festival le doit à Jacqueline Khérian qui fut attentive, appareil
photo en main, à chasser des séquences révélatrices où hommes et femmes eurent
des places de choix. Humour et bonne humeur se conjuguèrent tout au long de
cette semaine active.
Le plus Marseillais des Acadiens,
Jean Dallaporta, multiplia les actions teintées de sourires : acteur de la
troupe Lalarmaloeil, homme-sandwich avec le Tintamarre, joyeux drille avec son
tea-shirt rébus « Kin Zoo » (15 août) pour saluer la fête nationale
de l’Acadie, aiguilleur infatigable de chacune des étapes du festival qu’il
prolongea chaque soir, par ses récits cuisinés au sel de l’humour, au domicile
de Nicole Boucher, son hôtesse d’hébergement, fut longuement applaudi pour son
énergie communicative.
En présence de Christine Morton et du maire Yves-Marie Rivemale, Jean Dallaporta met en valeur son tee-shirt national ! |
Fabien Perucca, l’homme qui reprit
le flambeau d’Adbstar après la disparition du regretté étienne Dugué, et qui chaque année coordonne ce rendez-vous,
fut lui aussi mis à l’honneur par ses amis acadiens. Toute la troupe, réunie
sur scène à l’issue de la représentation du Choix, lui a offert l’unique tableau
servant de décor à cette comédie, tableau réalisé par Christine Morton et
dédicacé par l’ensemble de l’équipe.
Le président, Fabien Perucca, reçoit des mains de Christine Morton le tableau dédicacé par l’ensemble des comédiens. |
Tous les Acadiens profitèrent de
cet instant pour remercier très chaleureusement les bénévoles de l’association
vernolienne pour leur accueil, en particulier leurs hébergeurs,
les cuisinières, ceux qui jouèrent les taxis, notamment entre Verneuil,
Courseulles et Paris, sans oublier l’équipe technique de la salle des fêtes (Michaël, Vincent et Élodie),
ainsi que le maire et les élus, renouvelant leur reconnaissance déjà prononcée
à l’hôtel de ville le matin même.
Nicole Savoie, pionnière de ces
échanges qui n’avait encore jamais foulé le sol de France et qui, de plus,
craint le vertige, a vécu une double première. Ayant découvert Paris et sa
symbolique tour Eiffel, elle réussit la performance de monter jusqu’au
troisième étage et de prendre une photo pour, à son retour, prouver son exploit
à ses enfants.
Voilà, tous ces faits, ces
anecdotes sont à ranger dans le livre aux souvenirs. Mais déjà, Fabien, son
bureau, et ses amis d’Adbstar regardent dans la direction du huitième festival
de la Vache et du Caribou.
Au revoir donc, merci à tous, et à
l’année prochaine !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire